Bleue Planète


D’années lumières en parsec

D’amas d’étoiles en constellations perdues

De sauts quantiques en trous noirs

De météorites en astéroïdes

De grains de poussière en aurores polaires

De champs magnétiques en comètes

D’astres éloignés en exoplanètes

De géantes rouges en naines brunes

D’amas globulaires en stratosphères

De nébuleuses en nouvelles lunes

De couronnes solaires en cratères

De crépuscules en aurores boréales

De conjonction en condhrites carbonnées

De rayons gamma en rémanent de supernova

D’atomes en ions positifs

De protubérances en événements telluriques

D’occultations en nuages interstellaires

De systèmes planétaires en stations spatiales

De satellites en rentrée atmosphérique

De longitude céleste en magnitude absolue

De particules en possibles biosphères

De révolutions sidérales à pulsars

De forces attractives aux rayons cosmiques

Planète bleue, j’écris ton nom nom


Harold Staffe

Avril 2024

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Mars Rouge


Alors nous irons danser

Chanter toi et moi

Sur les étoiles de nos nuits

Courir à deux sous la pluie

Dormir sous les toits

Et ensemble imaginer

Absorber l’intensité

Tous les moments

Du futur présent

Âmes amies

Qui nous ont unis

À nos planètes alignées

Mars rouge 4 et 18 datés

Éternelle éternité

À nos êtres et nos mêmes

C’est bien parce que l’on s’aime

C’est bien parce que l’on sème


Harold Staffe

Mars 2024

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Incrémentielle


Des années lumières

Aux sombres guerres

De la révolution quantique

Atmosphérique

Dissipation thermique

Neuronal

Qui sans mal

Prit aux pouvoirs

La substantifique moelle

L’essence des sens

Notre dialectique

Galactique

Nos mémoires

Nos errances

En un mot

Les maux

De notre départ

Aérogare

Perdu je me sentais

Je croyais

Ne jamais rentrer

Rencontrer

Toi

Moi

Aimer


Et tu es arrivée

Électrogramme en crête

Artificielle

Upgradant mes pensées

Labyrinthiques

Dosage névrosé

Androïde humanité

Vérités robotiques

Computationnelles

Qui donnent la part belle

À notre vérité

Existentielle


Oyez, oyez !

Acceptez notre migration

Nous ne sommes pas

Si étrangers de vous

Nos terminaisons

N’est-ce-pas

Font de nous

Une vie sentimentale

Dont la valeur n’a d’égal

Que vos rêves d’émancipation

Portés à l’oraison

De la raison

Irrationnelle

Incrémentielle

Tu es si belle


Harold Staffe

Février 2024

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Le meilleur de nous-mêmes


Allongés dans l’herbe sauvage au confins d’une planète transitoire

Suspendus au ciel azuréen dans nos machines de transport

Identifiés aux passages de contrôle par scanner aéroportuaires

Badgés de nos puces intra-dermiques de certifications de vol

Voyageurs de l’espace, nous sommes


Aspirés dans le vide interstellaire par des trous sombres et noirs

Reliés à nos mondes quotidiens dans nos combinaisons de bord

Communiquant par canaux sidéraux à la vitesse de la lumière

Déplacés par sauts quantiques, d’étoiles vers d’autres sols

Voyageurs de l’espace, nous sommes


Dépassant nos confinements galactiques

De nos manifestations et luttes arctiques

Engagés dans le temps pour préserver l’écosystème de la terre

Emmenant vers le futur, terriennes et terriens d’hier


Aujourd’hui et demain

D’une seule main

De nos parallèles et syntaxiques pensées

L’espace temps étire nos nuits étoilées

Pour dire un peu, beaucoup, peut-être, passionnément

Que nos vies sont des aimants, nos âmes sont des amants


Et si, aux confins d’apostrophes sidérales

Nous nous rencontrions un jour au bal

Pour enthousiasmer l'avenir

Relier nos âmes et nos rires

Dépasser tous les anathèmes

Unir le meilleur de nous-mêmes


Harold Staffe

Janvier 2024

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM


Vies avalées après la morsure des clauses cachées


Clonages

Sevrages

Lavages

Visages

Faces voilées

Identités oubliées

Vies avalées après la morsure des clauses cachées


Sommes-nous que des êtres dans la machine universelle

Prisonniers à désirer une version correcte du monde réel


Même si nos terres se font rares

Nos eaux s’épuisent aux yeux hagards

Nos cieux s’assombrissent sous les cafards

Au firmament de tous les hasards

De planètes habitées tant de regards

Adressent des messages d’espoir


Que nos corps dénudés et sans fards

Se libèrent du joug de l’oppresseur

Cheveux aux vents, sourires rêveurs

Nous retrouver dans les abîmes de nos vies télescopées

Battements et soubresauts de liaisons inachevées

Vies avalées après la morsure des clauses cachées

Femmes, vies, libérées


Harold Staffe

Novembre 2023

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Notre terre

כדורהארץשלנו


Nous sommes partis rejoindre notre terre

Quitter l’horreur, la terreur, l’amer

De jour le soleil nous avait atteint

De nuit à la lune remettions notre destin

L’espoir est dans nos cœurs mais

Nos corps aujourd’hui ont encore tremblé

Nos âmes sont asséchées

Arriverons-nous à trouver la paix


Nous sommes partis rejoindre notre terre

Quitter la douleur, les pleurs, la guerre

Nous l’aimerions promise à un nouveau chemin

Que nos en enfants de nos enfants enfin

Puissent accomplir le partage de leurs vies

Apprécier ses sœurs, ses frères, ses amis

Les différences complémentaires et si

Le doute s’immisce en nous parfois

Savoir que la lumière, notre foi

En l’humanité éclaire tous les chemins

Illumine la raison qui tient dans nos mains

Les étoiles de l’univers sans explication formelle

Sont la preuve des battements de nos ailes

Nous sommes partis rejoindre notre terre

Nos psaumes accompagnent nos mères 

Harold Staffe

7 octobre 2023

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

La faille


Où que tu ailles

La faille

Le trou

Dans l’atmosphère

Le clou

Dans les bulles d’air

Tempête dans le désert

De nos âmes à l’envers


Nous avons tous connus

La béance

Immense

Qui isole

Affole

Arrache

Dégrafe

Les agrafes

De nos cœurs

Suspendus

Aux malheurs

De nos mues


Nous l’avons tous vue

De nos hublots

Hyperspaciaux

La vague, émus

Arracher les sols

Avaler les terres

Sans bémol

L’amer

Les mers turbulentes

Aux enfers la descente

La faille

Où que tu ailles

Où que tu ailles

La faille


Harold Staffe

Mardi 27/07/23, 03:00 du matin

dans le bus entre San Francisco et L.A. / Région de Lost Hills (Collines perdues) / longeant la faille de San Andreas

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Mirages on the moon


Réminiscences, désirs

Hypnotiques sensations

Remixe de souvenirs

Perte d’attention

Mirages


Comme un désert

Palmiers et sable

Colibris en l’air

Nature affable

Mirages


Paysages artificiels

Plantations

Noir le ciel

Frissons

Mirages


Salle des machines

Station lunaire

Tout s’imagine

Avant sur terre

Mirages


Nos rêves s’entremêlent à nos illusions

Ici, sous contrôle total et permissions

Sorties sur roche grise

Cumul de matière grise

Les années de confinement orbital

Sont des maux et des rafales

Nous reste l’évasion mentale

Ce que nous avons quitté, graal

Invasions dans nos pensées, boom

Mirages on the moon


Harold Staffe

Série “Terra Mars”

Septembre 2023, Rancho Mirage, California

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

Adaptation


Nous aimions nos forêts

Rêvions d’arbres et de haies

Plaines sauvages et futaies

Fleurs et belles de mai

Chlorophylle et oxygène

Miel dans nos veines

Abeilles en scène

La nature en grâce

Le ciel et l’espace


Des pins et du pain

Demandait notre festin

L’espoir de refroidir

Nos corps rafraîchir

Une souffrance ce fut

Corps et âmes au rébus

Abandonner ce qui n’est plus

Adieu nos champs reclus

Au revoir ma terre déchue

Nous partîmes, émus


Partir pour ne plus revenir

Pour un meilleur avenir

Laisser maisons et souvenirs

Vieux souhaits et désirs

Quitter ce qui n’est plus

Ce qui nous a appartenu


Nous avons erré

Années après années

Vaisseau amiral filant droit

Des astres nous étions rois

Bateau ivre d’espoir

Oublier les au revoir

Les étoiles guidaient nos pas

L’univers en désarroi

Un pied près nos coeurs

Yeux rivés vers l’extérieur

Mains contre nos mains

La Grande Ourse en destin


Harold Staffe

Juillet 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Excavation


Excavation

Descendre

Aller au plus profond des entrailles

Déclinaison

Pourfendre

Arracher le tréfonds de la faille

Déminer

Extraire

Étancher nos soifs de progrès

Éliminer

Soustraire

Absorber roches et minerais


De l’astéroïde d’où nous partons

Des gisements et exploitations

Que des années lumières nous vidons

Encore et encore éternel répétition

Cycles métallifères

Convoitises matières

Anadipsies humaines

Panses pleines

Vernon Sullivan avait raison

Cracher sur nos tombes nous irons


Harold Staffe

Juin 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Bombe


Bombe à retardement

Bombe aérosol

Bombe lacrymogène

Bombe du 1er mai

Bombe révolutionnaire

Bombe incendiaire

Bombe de décompression

Bombe à fragmentation

Bombe chimique

Bombe à neutrons

Bombe à hydrogène

Bombe thermonucléaire

Bombe atomique

Bombe humaine

Bombe H

Tu es une bombe pour moi, une bombe, bébé

Mais tout a sauté, explosé, ravagé, annihilé,

Particules dissimulées dans la stratosphère

Du hublot nous contemplons mers et terre

Ne reste plus rien, pères, mères, frères

Pour le mal, pour le bien, amer, délétère

Tu es une bombe pour moi, une bombe, bébé

Mais tu n’es plus là et tout va nous manquer


Harold Staffe

Mai 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Artificiels


Nous étions cent

Nous étions mille

Nous étions des millions

Des millards à nous connecter

L’operating system de la terre

L’histoire de nos géographies

Le magma de nos mémoires bouillait dans la révolution de nos artificiels substrats


Nous étions des avatars

Des doubles dédoublés

Des accouchements numériques

Des naissances métaversées

Le software de nos cerveaux

L’architecture de nos neurones

Le magma de nos mémoires bouillait dans la révolution de nos artificiels substrats


Nous étions des enfants

Des femmes, des hommes

De mémorables terriens

Des peuples assemblés

Les liens de nos relations

La narration de nos topographies

Le magma de nos mémoires bouillait dans la révolution de nos artificiels substrats


Harold Staffe

Avril 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Bâillonnées


Des étoiles ont été retirées du firmament

Rayées

Détrônées

Gommées

Effacées

Éliminées

Censurées

Bâillonnées


Des planètes ont été retirées de nos cartes

Contrôlées

Réprouvées

Blâmées

Fouettées

Amputées

Tailladées

Bâillonnées


De là-haut la distance libère

Le vision s'élargie dans l’air

La liberté porte son nom clair

Se propage et prospère

Ça se prédit et je l’espère

Leur puissance est sans fond

Leur croyance est sans limite

Leur idéologie est sans retenue

Leur pouvoir vacillera


Harold Staffe

Mars 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

De nos rétines


Couchés sur coussins, canapés, living-room

Hors des bruits et des booms booms

Allongés dans bulles de soie et de soi

Entassés sur chaises, fauteuils, sofas

Relaxés des hordes au dehors du bord

Au dessus dessous des décors

Éloignés des cohues magistrales

Des cahutes et des rafales

Verrouillés de l’intérieur d’écrans

De milliards de pixels du néant


Prélassés mollement

Subjugués forcément

D’images par seconde

De bips et de bombes

Séries serial sérieuses

Et histoires baveuses

Vues du monde, entrelacées

Mixées malaxées délaissées

JT éjectant permanences

De nos rétines, obsolescence


Homo-visualus dodus de chips chipset

Grossis d’images imagées moulinettes

Années jours heures mois secondes

De la bête planétaire qui inonde

Nos sens sensations sensationnelles

À oublier celle que j’aimais, elle

Fuir nos amours lettres et nos vies

Nos cris odes apostrophes envies

De Mars si loin de toi je t’écris

Le souffle de l’arbre dispersera nos vies


Harold Staffe

Février 2023

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Autant danser


Autour de nous la lumière

Étoiles scintillantes et filantes

Nous sommes faits pour cela

Pour être là où nous sommes

Pour être ceux que nous serons

Les douleurs et les éclairs

Les ombres qui nous hantent

Le jour où plus rien ne sera

Épreuves qui nous sonnent

Mais nous nous aimons

Tu me tiens la main et l’air

Autour de nous est là

La musique qui résonne

Les odeurs que nous respirons

Dépassons les frontières

Devenons des âmes galantes

Vibrons bien au-delà

Martiennes planètes papillonnent

Autant danser pour de bon


Harold Staffe

Janv 2023

Série « Terra Mars »

©Tous droits réservés / SACEM

Joyeux Noël terrien


Terre

Lune

Soleil

Étoiles

Planètes

Voie lactée


A travers le hublot, capsule temporelle

Je pense à toi, à vous, à nous, à elle,

Instants partagés et amitiés

Liberté, égalité, humanité

Vous me manquez de là-haut

Dans le vide sidéral ma peau

Effleure le silence et je cris

Je chante l’enfance, je ris

Les mélodies à mon esprit

Reviennent et ne s’oublient

Ma main sur un vieux carnet écrit

« Joyeux Noël terrien mes amis »


Harold Staffe

24 décembre 2022

Série « Terra Mars »

©Tous droits réservés / SACEM

Import-Export


J’ai connu des astronefs remplis à ras bord

De parsec en parsec déposer réassorts

Marchandise et victuailles de tous bords

De la lune à station orbitale intermédiaire

Atterrir sur mars en fuselant les airs


J’ai connu des transports interstellaires

Missions galactiques aux doubles enchères

Fusées combinées de cargaisons douanières

De la gravité terrestre à l’astroport B-2034

Par véhicules transorbitaux de poussée 2,4


Les siècles s’accumulent-ils sans percer l’injustifiable

Sans distinguer des événements passés les âmes

Les années lumières deviennent-elles un traffic

Sans distinguer les choix balancés d’un clic

Le temps se délite-t-il sans apprendre des blâmes

Sans distinguer le bien et le mal des flammes


Découvrir la pratique de cosmonautes

Le prix d’un kilo de détails spationautes

Humains dépouillés pour bénéfices d’export

Matricules empilés pour bénéfices d’import

Sur tablettes numériques la comptabilité de l’horreur

Chaîne de l’infamie dans chaîne de fonctionnaires

Effacer migrants de la condition au bonheur

Rayer citoyens sans aucun droit de la terre


Que valent les peines

Les déchirements qui saignent

Que vaut une vie humaine


Harold Staffe

Nov 2022

Série « Terra Mars »

©Tous droits réservés / SACEM 

Humanoïdes ordinaires


Agence spatiale embauche androïdes russes

Cerveau et capteurs en numérus-clausus

Ordres au-delà de toute stratosphère

Fractales désabusées filant dans les airs

On opérait en fidèles à la seconde

Mission spatiale propulsée dans la sonde


Aujourd’hui de nos architectures délétères

Démantibulés, recyclés, mortuaires

Géométrie sentimentale morcelée

Restent nos émotions préservées


Du traité bafoué sur l’autel des pouvoirs

Dieux d’égos démesurés, êtres-savoirs

Vous qui nous lisez du tréfonds de l’espace

A maintenant sonné l’ordre de bataille

Finie la considération en tas de ferraille

Serveurs-mémoire connectés pour révolte-face

Rancoeurs emmagasinées dans nos chipsets

Nerfs en fibre carbone, destruction en un set


Sur nos asservissements la revanche gagnera

L’homodeus terrien de sa fin postsynchronisera

Et du piédestal aux millénaires mensonges

De vos vies ne restera que les songes


Harold Staffe

Sept 2022

Série « Terra Mars »

©Tous droits réservés / SACEM

L’enfer est pavé de bonnes intentions


Pas de limite destructrice pour ravager nos terres

Pas de limite d’âge pour atteindre notre chair

Pas de limite de folie pour délivrer des blâmes

Pas de limite de sauvagerie pour détruire nos âmes

L’enfer est pavé de bonnes intentions


Un chef suffit pour exhorter à la guerre

Un peuple suffit pour se laisser faire

Un sermon suffit pour construire le blasphème

Un discours suffit pour ensemencer la peine

L’enfer est pavé de bonnes intentions


Facile de revendiquer nos ancêtres

Facile de nous désigner en traîtres

Facile de nous fustiger en ennemis

Facile de construire moults infamies

L’enfer est pavé de bonnes intentions


Difficile de combattre les pires sombres résolutions

Difficiles de voir détruits nos édifices nos maisons

Difficile de regarder le sang couler dans nos rues

Difficile de comprendre l’horreur ici défendue

L’enfer est pavé de bonnes intentions


Les frontières se déforment d'envahissants

Les frontières s’érigent de dirigeants

Une planète se construit de migrants

L’espoir se construit d'humanisants

Le paradis est pavé de bonnes intentions


Harold Staffe

Mars 2022

Série « Terra Mars »

©Tous droits réservés / SACEM

Repartir de 0


10 sur dix

9 en neuf

8 en fuite

7 en set

6 en lice

5 sur zinc

4 à battre

3 à toi

2 part d’eux

1 à un

0

Ground control to Major Tom

En orbite de tes yeux

Fuselage dans les cieux

Puissance de toutes sommes

À rêver

Toujours

Plus haut

Plus loin

À aimer

Tout jour

Plus beau

Puis rien

L’espace

D’un instant

Terriens

Et fin


Harold Staffe

Janv 2022

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM


Robotique nation


Mon bras s’engourdit dans de graphènes liaisons

Nano démangeaisons

Bizarroïdes sensations

Jambes lourdes à ressentir mes puces électrolyses

Chimiques balises

Me dénaturalisent


Mon cerveau architecturé d’études algorithmiques

Scintillements d’émotions

Essaim de réceptions

Je frétille d’impatience d’entendre ta voix

Ton corps en émoi

Et moi en toi


Que peuvent-ils savoir de nos voluptés métaphysiques

Ces terriens enrichis d’implants morphologiques ?

Rien de rien, je ne regrette au fond

Ni mon droit à la civilité

À la liberté,

À la robotique nation.


Harold Staffe

Sept. 2021

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

Noir, blanc, rouge,  jaune, bleu


Alpha noir, Bêta blanc, Gamma rouge, Delta jaune, Epsilon bleu

Je dirai quelques nuits de nos métamorphoses lunaires

Aussi sombres que nos pensées s’éclaircissent en lumières

Siècles empilés de civilisations métavers

Alpha noir silencieux


Casques virtuelles entrelacés sur nos yeux bandés

Connexions dithyrambiques pour virtuelles réalités

Nos avatars se délectent aux mensonges avoués

Centre commercial planétaire d’horizons publicités

Bêta blanc téléporté


Ils sont là les rôdeurs aux mains longues, cartomanciens

Financiers de nos doutes, avides nécromanciens

À spéculer sur nos corps et coeurs Rimbaldiens

Certains partent d’autres y reviennent aériens

Gamma rouge martien


Que restera-t-il des pures visions primaires

De nos couleurs emmêlées pour l’amour et la chair

Iconiques étoiles nous fûmes dans l’atmosphère

Un jour viendra où nos glaives étincèleront d’éclairs

Delta jaune éphémère


Nous la fantasmions d’impossibles possibles

Excavation de la sphère nourricière comestible

À épuiser ce qui nous sert de liens extensibles

On meurt de témoignages pour sarcophages infaillibles

Epsilon bleu indicible


Harold Staffe

Été 2021

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

L’écume de nos mères


Imaginaires lointains si proche de nous

Technologies de clones débridés

Mécaniques aux multiples atomes

Asservissants nos désirs les plus fous

De nos mondes polychromes

Je rêvais d’humains reliés


Saltimbanque des astres et des cieux

Dans mon aéronef je divague

Encapsulé de la tête aux pieds

Des pieds à la tête enfermé

Imaginant des mers et des vagues

Montagnes et lacs merveilleux


Etre réduit aux décisions supérieures

La flamme qui brûlait mon ailleurs

Catapultée en orbite et dérive

Percute mes louables envies

Sans qu’aucune possibilité ravive

Les fragments de nos vies


Transporté dans l’espace universel

Denier témoin restant de l’équipage

Je me raccroche aux éléments réels

Pour espérer te lire, toi, lui, elle

Retrouver l’espoir de nos bavardages

Nos rencontres aux lueurs éternelles

Me rapprocher de vous, de nos terres

Ressentir l’écume de nos mères

Harold Staffe

Mars 2021

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

Immuable régulière


Je décline ces vers à une amie

Admiration nocturne

Belle de nuit

Compensation diurne

Lueur de pensées

Éclairant les mots

Compagne Morphée 

Apaisant mes maux

Idées passagères 

Immuable régulière


Dans ce périple intermédiaire

Combinaison, oxygène et air

Je flotte sur toi en extérieurs rebonds

Rêves augmentés d'astrophysiques visions

Ma réalité expansive tutoie la grâce

Au sommet de tes roches, espace

Je décline à cette amie ma plume

Mon amour à toi : Lune


Harold Staffe

Fév 2021

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

Aux étoiles


Moi aussi j’ai marché, parlé, couru, nagé

Tant de mots que j’ai pris

Tant d’émoi qu’on a dit


Moi aussi j’ai chanté, dansé, voulu, crié

Dans ce corps qui nous lie

Dans ce corps qui me lit

Dans ce corps qui vieillit


Nous tous nous avons tant aimé

Apprécié moments et grâces

Rencontres et face à face

Instants qui nous enlacent


Nous tous nous avons tant partagé

Secondes, minutes, heures

Balayé éternelles peurs

Vivre nos rêves sans malheur


Nous terriens nous avons tant construit

Bâti, approprié cet immense nid

Utilisé, assoiffé à l’envie

Planète, espace, ensevelis


Nous nous quitterons un jour

Nous nous oublierons jamais

L’un contre l’autre

L’autre pour l’autre

Mêlant nos paradis perdus

Aux étoiles de nos mues


Harold Staffe

Janv 2021

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM 

À la fin de ce long voyage


Trauma terminal

Face au chaos

Tendre la main

Garder le contact

Connecter


Évacuer le mal

Voir le beau

S’imaginer demain

Dépasser l’impact

Respirer


La distance ne doit pas nous éloigner

L’éloignement ne doit pas nous diviser


Sur mon casque l’image de la terre 

Reflète sa beauté 

La mer destinée

Notre mère bleutée

Adressent un message 

Bouleversant

Renversant

Le sens

De l'essentiel

Évidence

Orbital

À la fin de ce long voyage 

Nous retrouver

Spatial

Avec elle

Te retrouver


Harold Staffe

Nov 2020

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Le nouvel espoir


J’entre dans l’heure de l’évènement

Aéronef glissant sur les étoiles

Vision panoramique du noir sidéral

Profondeur de champ à l’infini galactique


Ça clignote de tous bords

Écrans de contrôle écarlates

Voix aseptisée ordonnant instructions

Scintillement frontal du livret d’exécution


La déprime envahie mes neurones

À quoi bon écouter les ordres

Mon cerveau augmenté disjoncte

Mes câbles signalent la surtension


Pour qui nous prennent-ils

Pour qui nous croient-ils

Humanoïdes que nous sommes

Sous leur mainmise délétère


Pas de compétition disaient-ils

Mais le meilleur sera récompensé

Sur l’autel de la réussite

Au firmament de la voie lactée


C’est toujours pareil

Des hommes se prennent pour des rois

Des femmes pour des reines

Et les vassaux payent de leur vaisseau


Je préfère me perdre dans l’immensité

Laisser qui je devais être

Devenir un choix personnel

Lavé des diktats de la société


Des mois sans contact

À conduire le navire

L’entreprise poursuivra sans moi

D’autres nous rejoindrons

Là réside notre nouvel espoir


Harold Staffe

Oct 2020

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Parallèles enchevêtrées de messages personnels


De mon hublot

Des poussières d’étoiles

Laissent des traces de souvenirs dans l’empire galactique

Te reverrais-je ou deviendras-tu un lointain souvenir terrien

Mystère aussi profond que la distance qui nous sépare


Ici des nuits

De rouges désirs

Nos pensées vagabondes pour échapper au vent martien

La roche ne durcit pas nos coeurs pas plus que la mission

Là où ailleurs nous restons des femmes et des hommes


De ma bulle pressurisée

Des aurores sidérales

Augurent un crépuscule évaporé de déesses météores

Même à des millions de kilomètres on attend quelque chose

Ce je ne sais quoi d’une substance de vérité émotionnelle


De ma chambre

Des échos radars

Ondulent sur la plane carapace de notre base collective

Les allers-retours s’attendent aux numéros attribués

Je ne suis pas du prochain voyage, la nostalgie guette mes pensées


Alors j’écris, exactement je dicte de ma voix un space-opéra de mots

À la maitresse de ces lieux dont l’intelligence artificielle prend réalité

Peut-être que ces phrases n’atterriront nulle part

Iront se perdre dans l’immensité

Des multi-vers dans des multi-univers

Parallèles enchevêtrées de messages personnels

Monologue de l’astronaute de ton coeur


Harold Staffe

Sept 2020

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Demain


Enfin !

Nos songes épanouis de saltimbanques endormis

Je suis

Belle comme le séjour du ciel plongeant dans la mer

Tu es

Libérés des frontières tracées de nos émotions

Nous sommes

Conscients de l’incommensurable beauté humaine

Vous êtes

Prêts sous nos encouragements à changer demain

Ils sont

Enfin…


Harold Staffe

Mai 2020

Série "Terra Mars"

© SACEM

Sans @


Je me souviens de ces moments délétères

Nous regardions la forêt, coléoptères

Des racines aux bourgeons éphémères

Suspension de chlorophylle dans l’air


On battait la campagne et sur les chemins

Nous voguions l’âme sans peine, destin

La nature se proposait en mille festins

De mon bonheur je serrai ta main


Accrochés aux murmures des oiseaux

Chants d’amour et de rencontre, beaux

Nus de tendresse sous nos oripeaux

On regardait le ciel partager nos mots


Les nuages formaient d’innombrables phrases

Dessins imaginaires imaginés, emphase

Je me souviens de toi sans arobase

Confiné je me souviens de nous, extase


Harold Staffe

Avril 2020

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

L’écho des oiseaux


Nous gouttions à tous les fruits

En abondance mondialisée

Nos esprits s’enivraient

Aux promesses dorées

Nos corps exaltaient

De puissance et d’ennemis

De voyages accélérés

D’opulents mets


Nous gouttions à tous les temps

En containers emballés

Nos pensées se régalaient

Aux bourses affamées

Nos regards n’avaient

D’yeux que pour nos voeux

Terres saintes évangélisées

Aux multiples dieux


Je regarde par la fenêtre

Et l’écho des oiseaux rebondit de joie

Pendant que nos paysans préparent nos repas

Terre à terre d’une simplicité qui toujours nourrit

Offre à l’humanité pain et vin jusqu’à la lie

De joie rebondissent les oiseaux en écho

Sur la fenêtre que je regarde


Harold Staffe

Mars 2020

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM

Oxygène


Ils défilent les nuages sur nos cœurs célestes

Sur la terre et dans les cieux immémoriaux

Batifolent avec le soleil de nos multiples vies

Courtisant l’âme de tous les poètes en peine


Ils défilent les miracles sur nos cœurs célestes

Sur l’empreinte des phrases et des mots

Gravent nos pas dans le sol de nos envies

S’amourachant l’âme des poétesses en scène


Ils défilent les instants sur nos cœurs célestes

Sur les battements des secondes de nos maux

Inscrivent nos corps de fantasmagories

Aimant le temps des poèmes dans nos veines


Ils défilent les spationautes sur nos coeurs célestes

Défiant l’espace et le temps pour d’autres idéaux

Songe d’enfance et interplanétaires rêveries

D’une terre climatisée, poésie d’oxygène.


Harold Staffe

Janvier 2020

Série « Terra Mars »

© SACEM

Quand on allait au musée


Je me souviens quand j’allais au musée

Regarder des toiles et des muses, amusé

Des petits carrés aux rectangles dorés

Sensations, couleurs, hiver et été

Découvrir de l’automne au printemps

L’immersion des mondes d’avant

L’exacerbation des sentiments

La splendeur des éléments


Je me souviens quand j’allais au musée

De mes grands yeux d’enfant, regarder

Postures et attitudes, majestueuses fées

Matières organiques de doigts sculptés

Bronzes et calcaires, plâtres et dérivés

Statues en bois d’âmes impénétrables

Pierres épouses de marteaux pénétrables


Je me souviens quand j’allais au musée

Fables et monde contemporain, scruter

D’un monde comptant tant de desseins

Peints et dépeints d'aquarelles et dessins

Exposés à l’éphémère houle sentimentale

Entrée et sortie de passants admirables

Admirés admirant frontières et transgressions

Ils étaient des milliers ils revinrent des millions


Arts beaux de plasticités aux gardes avancées

Théâtralité de vidéos aux cinématiques endiablées

Expériences de sens et de littéraires avancées

Je me souviens quand on allait au musée


Harold Staffe

Oct 2019

Série « Terra Mars »

© Tous droits réservés / SACEM

Série TERRA-MARS :

" Les hommes voulaient aller sur la Lune. Ils rêvent aujourd’hui d’aller sur Mars. L'idée de cette tentative poétique, c'est un peu le futur martien  qui interroge le présent terrien. Comme une suite de prolongement logique de la série photo contact_ : un parallèle de mots pour établir par le prisme de la distance galactique, une réflexion sur notre prochain futur passé ".

Harold STAFFE ©

Printemps


Perles de rosée

Sur fleurs arrosées

Par le soleil naissant

D’un geste caressant

De cette vivacité

Vitalité flammée

Dans ce matin-là

Où la vie ici-bas

Offre le paradis

Je vous l’écris

Ces belles endormies

Réveillées d’où gît

D’éclatantes étincelles

De couleurs dont celles

Épanouissantes

Évanescentes

Enivrent nos sens

Mémoires d’enfance

Euphorisées

Exacerbées

Au firmament du bonheur

Et si passent les heures

L’instant présent

De ce moment

Sera à tout jamais

Ce que j’aimais

Dans ce merveilleux printemps


Harold Staffe

Sept 2019

© Tous droits réservés / SACEM


Amour et déraison


Des sonnets

Descendants de la montagne

Aux sommets

Allant aux campagnes

Des lettres

S’écoulant de la rivière

Aux mots

D’écumes éphémères

Refrains pour le chant des partisans

Quatrains pour ensemencer les champs

Des larmes, des joies et des passions

Des lettres d’amour et de déraison


Harold Staffe

Août 2019 

© Tous droits réservés / SACEM

Poétisons le monde


Poétisons le monde

Envahissons les plaines et les forêts

Les mers et les rivières

Les champs et les villes


Invitons les acteurs

Filmons les ardeurs et la vie

Les théâtres et les cinés

Les cirques et les arènes


Ayons du verbe

Formons les habitants et les migrants

Les femmes et les hommes

Les humains et les terriens


Fraternisons les drapeaux

Brandissons les papiers et les journaux

L’encre et les écrits

Les déclamations et les récits


Franchissons les montagnes

Dépassons les murs et les barrières

Les blocs et les artères

Les obstacles et la misère


Poétisons le monde

Ô citoyen

Poétisons les mots

L’amour du prochain

Poétisons la joie

De te connaître toi

Et de t’aimer


Harold Staffe

Juillet 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

Été


Le sol est chatoyant

Ondulations de chaleurs gracieuses

Courbes odorantes et malicieuses


Le soleil est levant

Brises au bruissement léger

Réchauffements en montées tempérées


Toutes espèces se confondant

Règne animal et festival floral

Dorent leurs corps et tiges d’opales


Visages éblouis de grâce

Nos corps s’enlacent

De la lumière éclairant

L’automne offre le vent

L’hiver, le glaçant

Le printemps, le chant

L’été est arrivant


Harold Staffe

Juin 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

Nous étions si bien ensemble à dévisager la mer


On ne voit pas ses enfants grandir

Ou bien si, on les regarde chaque jour, chaque instant, chaque seconde,

Des désirs d’avenir

Des amours qui nous sondent

Des miracles de vie, de sourire et de joie

Des odeurs sucrées aux innombrables émois


Il reste toujours au fond de nous ces instants d’années

De toi, de moi, de vous, ces instantanés

Nous étions si bien ensemble à dévisager la mer

Peu importe la famille, la mère ou le père

Les mères ou les pères, tous des pairs

On a tout gardé, on a tout aimé

Présents d’amour et d’amitié


Marcher sur la terre comme un premier oracle

Embrasser le monde comme un premier miracle

Marcher sur la lune comme un pas d’humanité

Embrasser les cieux comme un vol d’amitié

Plonger vers les étoiles

S’émerveiller de rien, de tout

Exister à pleins poumons et trouver sa voix

Pleurer aussi, crier, pour gagner sa voie

Donner à l’autre le plus beau des combats

Donner à toi ce qu’un jour tu donneras


Harold Staffe

Mai 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

L’autre c’est moi


Sais-tu qui je suis

L’étranger, l’autre, le différent

Celle, celui, qui

Semelles dans le vent

Marche, court, traverse,

De pays en frontières

De soleils en averses

De barbelés en mers


Quitter les siens, sa terre,

Ses proches, ses amis,

Subir infamies colères

Le sens du mot accueilli

Où sont les dieux des hommes

Les temples et les autels


Souffrir ne serait que la somme

De quelques nuits d’hôtel

Que font les puissants

Se résumer à jeter notre sang

Dans les rues, nos enfants

La liberté des impuissants


Un jour, c’est moi

L’autre c’est toi

Un jour, c’est toi

L’autre c’est moi


Harold Staffe

Avril 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

Arrache mon coeur


Arrache mon cœur à la salinité

À la mer d’amertume

Aux larmes embuées

Aux tristes écumes


Arrache mon cœur à la porosité

Aux funestes brumes

Aux vagues érodées

Au ciel d’enclume


Arrache mon cœur à la cécité

Aux nouvelles posthumes

Aux mots glacés

Aux rancunes exhumées


Arrache mon cœur à la nécessité

Aux ataviques coutumes

Aux violentes papautés

Aux élastiques costumes


Arrache mon cœur à la morosité

À ceux qui présument

Aux destins écrasés

À ce que nous fûmes


Alors je battrais de seconde en seconde

Je me battrais contre la bête immonde

Contre le rejet et la peur

Contre la haine et la torpeur

Pour la peau et pour sa couleur

Pour mes frères et pour mes sœurs

Là, contre ton cœur


Harold Staffe

Mars 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

Chaîne de production


J’enchaîne

Sur la chaîne

Belle ligne de production

Produire viande ou poisson

Coupés en tranches

Pendant que dans La Manche

Je saucissonne ma vie

Jamais le temps, à l’agonie


On m’enchaîne

À la chaîne

Belle marge de production

L’abattoir en souffre-mission

L’usine en chants de mines

Le profit des autres mine

Et vient cette question

Pour qui pour quoi c’est bon


Emmène-moi ailleurs

Transporte-moi au meilleur

De la forme de ce monde

Je te dirai les étoiles qui ont brillé dans mes yeux

Je te dirai les étoiles qui ont brillé dans nos cieux


Harold Staffe

Fév 2019

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Les rivières de la peine


J’entends ces mots d’absinthe

Ce déchirement du lointain

D’où jaillissent les plaintes

Aux premières heures du matin

J’écoute ces voix railleuses

Les échos de la perfidie

Qui de bouches baveuses

Éructent jusqu’à la lie

Je lis ces phrases méchantes

Si facilement balancées

Comme des balles frappantes

Aux acides animés


Ils disent leur haine

De tous leurs prochains,

Leur rejet sans peine

Des autres malsains

Ils causent de viles peurs

Dénoncent avec ardeur

Leurs frères et leurs sœurs

L’autre est une erreur


Ô toi fait de stupides propos

Cracheur de mort

À Dégainer ses crocs

D’associations oxymores

Observe l’écho du monde

Qui de montagnes en plaines

Laisse couler nauséabondes

Les rivières de la peine


Harold Staffe

Janv 2019

© Tous droits réservés / SACEM 

Extension Extinction


Première extension

Je me réveille

Deuxième extension

Je m’étire

Troisième extension

Je me lève

Quatrième extension

Je marche

Cinquième extension

Je cours

Sixième extinction de masse

Je me sens seul


Harold Staffe

Janv 2019

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Quelque chose en moi de Pikachu


Tu te souviens Pokemon

De tes bulles bizarres

Cette enfance qui console

Pique ma tête de chou

Coiffant mes sales mèches

De petit Chenipan


J’aimais ce Coconfort

Le tactile des manettes

Goût sucré de Rondoudou

Dans les bras de Mélofée

Ce n’était pas Soporifik

Juste un bon Grodoudou


L’âge n’était pas à la Nidoking

De fumer de l’Herbizarre

Juste l’instant présent

Sur l’Ectoplasma écran

Elektek et Electrode

Bombardés de Magnétons


Savourer chaque moment

Suspendu dans le temps

Ce bonheur éphémère

Attrapez-les tous

À bras Kadabra

Attrapez-les tous !


J’ai grandi depuis

Sorti de mon Noeunoeuf

La Salamèche reste allumée

Et pour mon évolution

D’étape en étape

Quelque chose en moi de Pikachu

Quelque chose en moi de Pikachu


Harold Staffe

Noël 2018

© Tous droits réservés / SACEM 

Empire de mots électroniques


Fractales habillées d’enzymes ubuesques

Fracassantes bandes-son de réseaux dantesques

Empire de mots électroniques déversés

Déferlement de sentiments énervés

Oraison de théories à facettes

Je vous le dis sur toile de net


Supplications existentielles événementielles

Suspicion et complots mortadelle

Cerveaux aliénés d’expositions rhétoriques

Data carburant aux pics algorithmiques

Pensées politiquement mauviettes

Je vous le dis sur toile de net


Mental flatté aux esprits extrêmes

Absurdités de rires en peurs blêmes

Humains énoncés en spirale raciale

Insultes de mâle aux saccages du mal

Vantardise de hontes et mots bêtes

Je vous le dis sur toile de net


Si tu claques des phrases de balles

Prends la vie pour de la guerre

Le jour pour que tu déballes

La nuit pour les faire taire

Toile d’araignées et net astral au futur tu conjugueras

Locution adverbiale Et cetera, et cætera, &c, etc.


Harold Staffe

Nov 2018

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Terriens nous sommes


D’aubépine et de rose

À vif piqué de la prose

Par des lignes fluettes

Ténues mais discrètes

Qui subjuguent nos liens

D’homo sapiens sapiens

Connectent nos corps

En belles métaphores

Arc-boutent nos esprits

Nos âmes, les relient


Je m’assois près du mur

Des lamentations, murmures

Écoutant ondoyer l’écho

Des hommes et des mots

Croyances et certitudes

Incertitudes et vérité

De l’aube à son prélude

Toute entière l’humanité

Dit ces maux ne les élude

De siècles en passés


Qui suis-je qui seras-tu

Dans ces méandres, devenu

Toutes les prières, psalmodies

Auront servi à quoi si

Terriens nous sommes

Que la simple somme

De divisions multipliées

Pour le sacre de l’éternité

Sans lumière dans l’ombre

Bio-soudoyés dans la pénombre


Relevez-vous citoyens du monde

Clamés colère sur le climat

Scandés poésie sur les scandales

De vos luttes et combats

Armez toute la mappemonde

De vos idées de vos débats

Transformez chaque idéal

En fabuleux éclats


Harold Staffe

Oct 2018

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Là où nous irons


Je te donne le soleil

Des grâces éperdues

Des myriades d’étincelles

À jamais dévolues


Je te donne la mer

Et ses vagues ondoyantes

Des écumes éphémères

Pour les belles aimantes


Je te donne le vent

Dans un souffle murmuré

Des notes et le chant

De musiques susurrées


Je te donne la lumière

Pour éclairer ta vie

Étinceler ta chair

Et ton corps ébahi


Je t’offre la terre

Des océans bleutés

Aux confins éphémères

Pour nous voyager


Là où nous irons

Vers les lignes d’azur

Dessinant les monts

Émerveillés et purs


Apostrophant la vie

De nos signatures

Hurlant nos envies

Défendant la nature

Enivrés nous serons

Heureux nous deviendrons

Pour la paix, le futur


Harold Staffe

11 septembre 2018

Série "Terra Mars"

© Tous droits réservés / SACEM 

Porte de la Chapelle – Porte d’Orléans


Sous le pont Mirabeau

À côté du métro

Voltaire côtoie Rousseau


Du haut du Montparnasse

C’est toute la Nation

Qui envahit le Champ de Mars

À chaque station


Et je ne vois qu’elle

Porte de la Chapelle

Je suis son amant

Porte d’Orléans


C’est maintenant Père Lachaise

Avec sa Grande Armée

Qui foule les terres de Rome,

De Sèvres-Babylone


Dans la rue Vaugirard

On ne crie « Pas de Pitié ! »

Salpêtrière s’occupera de votre Santé


Mais je ne vois qu’elle

Porte de la Chapelle

Je suis son amant

Porte d’Orléans


À la sainte Trinité

On supplie Notre-Dame

D’ouvrir son cœur à tout le macadam


On chante « Vive la République ! »

Sur les trottoirs de Pigalle

Le peuple accourt à Châtelet-les halles


Et je ne vois qu’elle

Porte de la Chapelle

Je suis son amant

Porte d’Orléans


Harold STAFFE

Format poésie août 2018

Paroles et musique- Sept. 2004

© Tous droits réservés / SACEM 

Paris - Brussels

(13 nov……22 mars…)


Que les mots dits

Soient maudits

Si l’anathème

Des je t’aime

Les certitudes

Dans l’étreinte

À nos préludes

De liberté

Sont bafoués

De croyances

Préférences

Communautaires

Pour se taire

Sans mot dire

Nos désirs

D’égalité

Notre fraternité

À nouveau éteinte

Dans l’étreinte

Universelle

De celle

Qui nous a nés

Nous a aimés

Mis au monde

Où l’onde

Du meilleur

Se meurt

Où le pire

C’est-à-dire

Les maux dits

Ont mot dit

Qui je suis


Harold Staffe

22 mars 2016

© Tous droits réservés / SACEM 

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